- déréalisation
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• déb. XXe; de déréel, d'apr. réaliser♦ Didact. Faire perdre le caractère du réel, les rapports normaux avec le réel à (qqch.). « Le jeu, en déréalisant notre vie, achevait de nous convaincre qu'elle ne nous contenait pas » (Beauvoir). — N. f. DÉRÉALISATION .⇒DÉRÉALISATION, subst. fém.PSYCH. Impression d'irréalité, sentiment d'étrangeté, de non familiarité à l'égard du monde extérieur (personnes et choses) en dehors de tout trouble sensoriel ou perceptif.Rem. Attesté ds Lar. encyclop. Suppl. 1968, Lar. Lang. fr. et ds POROT 1960, PIÉRON 1963, 1973, LAFON 1969, Méd. Biol. t. 1 1970, RYCR. 1972, THINES-LEMP. 1975.— P. ext. Les idéologies ou déformations partisanes (...) souvent liées avec « l'aliénation » comprise comme « déréalisation » et « perte dans la projection » (Traité sociol., 1967, p. 39).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1960 (POROT). Dér. de déréaliser; suff. -(a)tion, sans doute comme calque de l'all. Entwirklichung (cf. Traité sociol., loc. cit.).
déréalisation [deʀealizɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1910, cit. 1; de déréaliser.❖♦ Psychiatrie. Impression d'irréalité produite sur un malade mental par le monde extérieur. || La déréalisation accompagne souvent la dépersonnalisation.1 Si je crains de vous offenser, et si je rêve de vous, je vous offense en rêve. La même idée se réalise, au lieu de provoquer (comme en veille) sa compression, sa déréalisation.Valéry, Cahiers, Pl., t. II, p. 66 (Cahiers IV, 1910).♦ REM. On trouve dans un sens voisin la forme déréalité, n. f. ⇒ aussi Déréel.2 Déréalité. Sentiment d'absence, retrait de réalité éprouvé par le sujet amoureux, face au monde.R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 103.
Encyclopédie Universelle. 2012.